Charte du Café-Siences


Objectif
Le but du café des sciences est de créer un lieu informel de rencontre et d’échanges, dans un cadre convivial, entre partenaires de la vie locale ou régionale, qui participent activement au processus de la création et de la diffusion de la culture scientifique. Les thèmes seront ciblés autour des problèmes de société où science et culture scientifique sont impliquées. Il s’agit d’animer un espace offrant à tous la possibilité de s’informer, de prendre part au débat et aussi de s’approprier la démarche scientifique.



Contexte

Depuis plusieurs siècles, les scientifiques se sont rendus compte de l’importance de nouer des liens avec la société. Ne serait-ce que pour montrer qu’elle existe ou pour asseoir sa légitimité. L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert est un exemple de cette communication scientifique déjà ancienne. Plus généralement, la vulgarisation scientifique s’est largement développée au cours des deux derniers siècles. Même si ses objectifs premiers dépassaient cette notion de lien et tenaient parfois de l’idéologie, il n’en reste pas moins que la vulgarisation permet un contact entre science et société.  

D’autres contacts de ce type existent aujourd’hui, parmi lesquels nous trouvons les conférences grand public, la communication institutionnelle des organismes producteurs de savoirs scientifiques, les journées « Fête de la science »… Ces liens, bien que toujours plus nombreux, montrent quelques carences au niveau conceptuel. Pour Pablo Jensen, ces carences peuvent se résumer par un manque d’interactivité, de contact humain. D’autres études montrent que ces manifestations, faites par des chercheurs, s’adressent à un public conquis au préalable et disposant d’une solide formation scientifique. De plus ces manifestations témoignent d’une science toute faite, consensuelle et performante. 


C’est dans ce contexte qu’a émergé le concept de « bar des sciences », en juillet 1997, à l’initiative de la société française de physique. Parmi les initiateurs, on trouve deux physiciens, Pablo Jensen et Philippe Chomaz, ainsi qu’une journaliste, Marie-Odile Monchicourt. Les premiers cafés se sont déroulés à Lyon, Caen et Paris. Le concept s’est ensuite rapidement étendu à d’autres villes de France et d’Europe.




Organisation autour du café des sciences

L’organisateur fera appel à un comité de pilotage. Celui-ci peut rassembler des citoyens, des scientifiques, des enseignants et des chargés de médiation ou de communication volontaires. Ils s’impliqueront dans l’élaboration du café en fonction de leurs compétences et de leur disponibilité. Chacun est libre de contribuer à sa manière, en proposant un thème, en contactant les intervenants, en assurant la promotion du café-sciences , en assurant la maintenance d’un site web ou encore en gérant l’organisation logistique du café, etc. Le comité de pilotage choisira l’agenda annuel et les thèmes du café des Sciences.



Déroulement d’un café-science

Un Café des Sciences doit durer suffisamment longtemps pour permettre d’alimenter les échanges et être suffisamment court pour rester dynamique. La durée moyenne varie généralement entre 90 et 150 minutes. Le lieu sera un café ou une salle communale.

Le modérateur joue un rôle essentiel dans cette rencontre.

Il présente le sujet et les intervenants et introduit la problématique du débat proposé.
Il est celui qui en rappelle les règles. La durée du débat étant limitée, il contrôle le temps de parole accordé à chacun et s’assure que les discussions ne deviennent ni abusives, ni hors sujet. 
Il incite le public à participer à l’échange, en reformulant si besoin la discussion et en effectuant des transitions entre les différents points abordés. Grâce à la note de synthèse préparée en amont avec les intervenants, il peut relancer le débat si celui-ci s’essouffle. Un brin d’humour est toujours apprécié !
À la fin de l’évènement, il remercie les intervenants et annonce le prochain café, avec la date, l’heure, le lieu et le thème. Le débat peut ensuite se poursuivre autour d’un pot ou d’un repas.

Les Intervenants

Le véritable défi consiste en réalité à déterminer les bons profils, à identifier les personnes et à s’assurer qu’elles soient disponibles à la date prévue ! 
En fonction du sujet et du débat souhaité, les organisateurs peuvent inviter un ou plusieurs intervenants. Ceux-ci doivent pouvoir exposer des points de vue différents mais complémentaires, sans monopoliser la parole. 
Le Café des Sciences doit garantir la représentativité des points de vue, en faisant appel à des intervenants issus de structures différentes, et / ou de domaines d’expertise différents. 
L’organisateur peut à cet effet créer la rencontre entre un chercheur et le membre d’une association, un enseignant, un industriel ou bien un journaliste, un élu, un économiste, mais aussi un philosophe ou un artiste, etc. 

Un bon intervenant est avant tout bon orateur : il sait parler de manière concise et adapter ses propos à son auditoire. Il sait apporter des éléments nouveaux et concrets au débat tout en argumentant son point de vue. Il est ouvert au dialogue avec le public et les autres intervenants, accepte la critique et respecte le point de vue d’autrui.


Il est important rencontrez les intervenants à l’avance afin qu’ils puissent s’imprégner du concept du Café des Sciences, faire connaissance et échanger sur la thématique choisie. Au minimum,  il faut communiquer avec eux par courrier électronique ou par téléphone pour identifier les questions importantes et de rédiger une note de synthèse présentant l’articulation du débat. Cela permettra de mieux structurer la discussion et d’éviter les sujets pièges ou les polémiques.



Les sujets

Le choix des sujets est un point très important et fera l’objet d’une approbation par comité de pilotage, ainsi que d’une consultation systématique des participants à la fin de chaque café.

Dans tous les cas, il est important que le sujet suscite un questionnement. Un bon sujet doit permettre d’explorer une diversité de représentations,de savoirs et de points de vue, en lien avec la science ou la philosophie des sciences. Un sujet peut se rapporter à des questions d’éthique, d’épistémologie, d’histoire des sciences, comme à des problématiques de société et des thèmes connectés à la vie quotidienne.


Le Café des Sciences peut devenir un outil dans la mise en place d’un processus de débat citoyen participatif. L’attention portée à l’aménagement et à la préservation de l’environnement est un exemple de sujet pour lequel les citoyens peuvent émettre une opinion et faire émerger des propositions concrètes. Dans le meilleur des cas, la discussion débouche vers une compréhension partagée du problème posé et peut même intéresser les collectivités territoriales. 


Il existe également des sujets certes plus éloignés des préoccupations quotidiennes du public, mais tout aussi fascinants, comme l’actualité de la recherche et l’émergence de découvertes majeures : explorations spatiales et ondes magnétiques en sont des exemples. Enfin, certains sujets qui nous paraissent vaguement familiers peuvent susciter notre curiosité, comme la mécanique quantique, la cryptographie ou encore l’antimatière.


Pour éviter la dispersion, un des points importants de la mise en place du café des Sciences sera d’établir les premiers thèmes ciblés et une première liste de sujets.