18/03/2014 : L'infection VIH-SIDA

L'infection VIH/SIDA :  Ou en sommes  nous en 2014 ?



     1) La Première Période va de 1981 à1997.
Elle commence par la reconnaissance des premiers cas officiels (1981), puis du principal virus responsable(1983), puis la mise à disposition des premiers tests de diagnostic(1985), enfin du premier médicament actif (1987). Pendant cette période, on affine les connaissances sur les modes de transmission, mais aussi sur les symptômes et les complications observées qui témoignent  d'une détérioration progressive des moyens de défense immunitaire vis à vis des infections ou de la présence du virus dans certains organes (poumons ,système nerveux....). L’évolution dure en moyenne 5 à 7ans entre la contamination et le décès. Les premiers traitements ne font que ralentir un peu cette évolution, jusqu’à ce que l'arsenal thérapeutique se renforce suffisamment en 1996 pour obtenir une association efficace (trithérapie). Avec un petit retard, les enquêtes épidémiologiques montrent l'ancienneté et la gravite de l’épidémie en Afrique subsaharienne .
      2) La Seconde Période va de 1997 à 2010.
  Elle est marquée par une grande disparité entre les pays riches et pauvres. En Occident, l’épidémie est partiellement contrôlée. A condition que le traitement soit assez précoce, on meurt beaucoup moins. Il n'y a plus de transmission pendant la grossesse, plus de cas nouveaux chez  les hémophiles, et de moins en moins chez les toxicomanes intraveineux. La situation est bien moins favorable dans les pays pauvres et l'Asie est touchée à son tour. Les médicaments antirétroviraux(AVR) n'arrivent en Afrique qu'en 2002-2003, en faibles quantités et avec des ruptures de stock, ce qui favorise les échecs. La transmission mère-enfant persiste à taux élevé (absence de consultation prénatale, allaitement...).
        3)Le Présent commence en 2010.
          Les ARV sont beaucoup plus nombreux(plus de 20 molécules),moins chers(génériques dans les pays en développement),mieux tolérés et souvent proposés en dose quotidienne unique,avec un gain spectaculaire pour le confort des malades,au moins en Europe occidentale.Mais en Afrique ,seuls 25 pour cent de ceux qui devraient être traités le sont réellement et la crise financière mondiale va aggraver la situation

Par ailleurs ,même en France 1 séropositif sur 4 n'est pas dépisté et le pronostic vital reste engagé lors de la découverte tardive. Il faut miser beaucoup sur la Prévention : dépister tôt et traiter tôt pour la santé du sujet infesté et éviter qu'il ne contamine d'autres personnes. Toute la politique de santé jusqu'en 2020 et peut être plus sera orientée vers cette prévention double individuelle et communautaire.

Jean-Pierre COULAUD,
ancien chef du service des Maladies Infectieuses et Tropicales à BICHAT