17/12/2015 : Jules Verne contre la science ?

Par Jacques DAVY



   Titre provocateur pour une intervention visant à combattre les clichés qui perdurent dans la réception de l’œuvre de Jules Verne, œuvre française la plus traduite en langues étrangères pour un écrivain mondialement connu, même si c’est bien souvent à travers des adaptations aussi nombreuses que variées (cinéma, télévision, bandes dessinées…) . Après une présentation du contexte de la production vernienne et une analyse des raisons qui ont motivé depuis les origines jusqu’à nos jours l’image d’un écrivain chantre de la science et du progrès technique, il s’agira de rappeler comment l’influence du célèbre éditeur Pierre-Jules Hetzel a pu contribuer à cette image en trompe-l’œil  ; les œuvres antérieures à la rencontre du romancier et de son mentor paraissent à cet égard très révélatrices, mais plus encore, la façon dont l’écrivain « remplit le contrat » laissent apparaître la méfiance du créateur à l’égard d’une science auréolée de prestige et une appropriation surprenante qui n’exclut pas la dérision. Ainsi convient-il de souligner la complexité d’un homme et d’une œuvre qui incite à des interrogations et dont la transparence n’est qu’illusoire…




Jacques DAVY a été professeur de lettres. Il a effectué des travaux universitaires sur Jules Verne ( mémoire de maîtrise et D.E.A.), a participé comme collaborateur à l'édition des manuscrits inédits de Jules Verne détenus par la ville de Nantes (le cherche-midi éditeur), et a publié quelques articles dans des revues verniennes ou universitaires. Il a  aussi été administrateur du Centre International Jules Verne d'Amiens.
 

12/11/2015 : Biodiversité et pratiques agricoles dans le Luberon


Construction d’un indicateur de biodiversité dans le Luberon.
  Le choix de la Chevêche d’Athéna



Pour faire face au déclin de la biodiversité, les programmes de conservation ont principalement porté sur les espèces les plus rares, confrontées à une menace d’extinction. En revanche, la diminution des espèces communes a beaucoup moins mobilisé l’attention. Pourtant, vu le nombre d’individus qu’elles regroupent, ces espèces ont un impact majeur sur la structure et les caractéristiques des écosystèmes.

Il en va ainsi des oiseaux, qui jouent un rôle vital dans le fonctionnement de nombreux écosystèmes. À ce titre, ils font l’objet de programmes de surveillance intensive en Europe depuis des décennies. Ce sont en effet d’excellents indicateurs pour étudier comment les populations des espèces rares et communes évoluent au fil du temps.

Dans ce contexte, après une présentation générale de l’état de santé des populations d’oiseaux en France, Olivier Hameau abordera l’exemple de la Chevêche d’Athéna, qui fait l’objet d’un programme de suivi dans le Parc Naturel Régional du Luberon.
Il expliquera pourquoi ce petit rapace nocturne, typique des milieux agricoles, a été choisi comme indicateur de biodiversité, les conditions de mise en place de l’étude, de son suivi, ainsi que la gestion des résultats en relation avec les pratiques agricoles.

Olivier Hameau,
ornithologue à la Ligue pour la Protection des Oiseaux Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Olivier Hameau est ornithologue naturaliste et anime, en partenariat avec le Réseau Régional des Espaces Naturels, la mise en œuvre de Plans d’action en faveur d’espèces spécialistes des milieux agricoles (la Chevêche d’Athéna et les Pies-grièches).

Le 15/10/2015 : La gestion des déchets radioactifs


 Les déchets radioactifs, une bonne raison de s’opposer au nucléaire?

Une conférence de Guy Brunel, ingénieur, directeur de la communication du CEA Cadarache

Les activités nucléaires produisent des déchets radioactifs. Ils sont principalement produits dans le cadre de la production d'électricité par les centrales nucléaires (déchets d’exploitation et de maintenance des centrales nucléaires mais également des activités de l’ensemble du cycle nucléaire, dont la production et le recyclage du combustible usé).

Historiquement, l’industrie nucléaire fut une des premières à se préoccuper de l’avenir de ses déchets et à chercher des solutions pour leur gestion et leur stockage. Aujourd’hui, plusieurs filières de stockage définitif sont déjà pleinement opérationnelles. D’autres, si les solutions sont connues, font encore l’objet de recherches : une problématique nationale, prise en compte par les pouvoirs publics, et encadrée par la loi.

Dans ce contexte, Guy Brunel situera la stratégie française dans le domaine de la gestion des déchets radioactifs et abordera les questions suivantes : Qui sont-ils ? Quelle est leur quantité ? D’où viennent-ils ? Qu’en fait-on ? Où sont-ils ? Quel est leur impact sur l’environnement ? Dans quel
cadre sont-ils gérés ? Quel sont les acteurs opérationnels et règlementaires qui interviennent dans la gestion des déchets radioactifs ?

Guy Brunel est ingénieur au CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives),
il a passé la majorité de sa carrière professionnelle dans des laboratoires de recherche et de
développement dans le domaine de la gestion des déchets radioactifs et est aujourd’hui directeur de la communication du CEA Cadarache. Il est chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques.



Jeudi 15 oct à 19h, au Café du lac, Etang de la Bonde (entrée libre)

Sur la D27, juste après le camping et le restaurant du lac, direction La Motte d'Aigues,
GPS, Lat : 43° 45 ‘ 42  Nord, Long: 5° 30 ‘  24   Est



24/09/2015 : Comprendre Internet


Dans un article remarqué du journal Les Echos du 16/04/0/2015, « Internet et le mythe de la neutralité libératrice», Eric Le Boucher écrivait :

« L’erreur fondamentale des promoteurs d’Internet est très profonde. L’informatique a été bâtie par des ingénieurs qui pensent que l’accès donne la liberté. Qu’il suffit de donner accès à tous les livres, à toutes les connaissances, pour que l’homme sache le bien et le mal. On voit bien que non. L’homme ultra-informé reste rustre. Pis, il peut trouver sur le Net, où tout circule, matière à conforter ses bévues. On peut se demander si Internet n’est pas un puissant outil de consolidation des fausses nouvelles, des complots inventés, des thèses antiscientifiques, bref de toutes les plus grosses bêtises que le fertile esprit de l’homme puisse imaginer.
Voilà la clef, donnée dans la Genèse, et oubliée : la liberté n’est pas dans l’accès, elle est dans le jugement. L’homme libre n’est pas celui qui a toutes les informations, mais celui qui sait, à partir des connaissances, se former une vision des choses et des faits. Il ne suffit pas d’avoir les livres, encore faut-il savoir les lire et les faire siens.
Il serait temps qu’Internet cesse d’être aux mains des seuls ingénieurs ou plutôt que ceux-ci admettent précisément que tous les contenus ne sont pas neutres, ne se valent pas et, surtout, qu’ils ne valent pas leur seul poids en dollars.
L’Internet des ingénieurs déborde aujourd’hui tout, y compris les deux distributeurs de connaissances que sont l’école et la presse. Les hommes ont beaucoup gagné en capacité d’accès, merci Google, ils ont en parallèle beaucoup perdu en capacité de jugement. »



Face à cette emprise croissante qu'exerce Internet dans notre quotidien, quelle peut être notre attitude ?
- profiter des facilités qu’il offre sans se poser de questions, parce que c’est trop compliqué ?
- le fuir en pensant que c’est la source de tous les dangers et aussi parce que c’est trop compliqué
- ou au contraire tenter de comprendre Internet afin d’en tirer le meilleur et combattre le pire


En effet il serait temps qu’Internet cesse d’être aux mains des seuls ingénieurs et des gourous de la communication et des nouvelles technologies. Il nous a semblé que la fuite en avant ou en arrière ne sont pas la bonne attitude.
Il nous a semblé qu’il fallait s’approprier Internet et que la première étape passait par une phase d’apprentissage de ce qu’est réellement Internet.
Comprendre Internet est un préalable à son utilisation intelligente, et si possible libre, un préalable à sa critique, une condition nécessaire à notre non-manipulation, à la récupération de notre capacité de jugement.
Comprendre Internet passe par l’acquisition de son langage, par la compréhension de son architecture spatiale et par la maîtrise de ses modes d’interaction.


Ce débat aura lieu le jeudi 24 septembre 2015, 19 h à la Fruitière numérique de Lourmarin et sera précédé d'un exposé de 3/4 h environ  par Martin Videcoq, Supelec, DEA Paris 6, ex Ingénieur R&D Bull

Suite Café-Sciences "L'économie est-elle une science ?"


Suite à notre café du 18 juin, voici une bibliographie succincte et le plan détaillé de la présentation de Jan-Pierre CENDRON :



Bibliographie

  • Boncoeur Jean, Thouément Hervé, Histoire des Idées économiques (2 tomes), collection Cursus, éditions Armand Colin, 2014
  • Denis Henri, Histoire de la pensée économique, collection Quadrige, PUF, 2008.
  • Keen Steve, L'imposture économique, Les Editions de l'Atelier / Editions ouvrières, 2014.
  • Maris Bernard, Keynes ou l’économiste citoyen, Presses de Sciences Po, 1999.
  • Maris Bernard, Anti manuel d’Economie, Editions Bréal, 2003.
  • Valier Jacques, Brève histoire de la pensée économique,  collection Champs essais, Flammarion, 2014.
  • Dans un genre journalistique, mais pas inintéressant :
  • Mauduit Laurent, Les imposteurs de l’économie, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2012.




Plan détaillé


L’Economie est-elle une science ?

L’économie est souvent baptisée dans le monde universitaire, notamment anglo-saxon, du nom de « sciences économiques ». Le véritable intitulé du « prix Nobel d’économie » n’est-il pas « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel » ? Peut-on pour autant parler d’une véritable science ? D’une science dure ? D’une science humaine ?

L’utilisation de statistiques et de modèles mathématiques sophistiqués, de termes comme « théorème », « loi », renforce cette image d’une analyse économique « scientifique », fondée sur des hypothèses rigoureuses et susceptible de conduire à des conclusions et des recommandations incontestables en matière de politique économique, d’autant plus que la vision néo-libérale de cette discipline est quasiment hégémonique, aussi bien à l’université que dans les media.

Exposé en trois questions :
·         Par quel cheminement de la pensée est-on passé de « l’Economie Politique » du XVIIIème siècle à la « Science économique » des XX et XXIèmes siècles ?
·         Les méthodes utilisées en économie peuvent-elles l’assimiler à une science « dure » comme la physique ?
·         Si ce n’est pas le cas comment expliquer alors l’hégémonie de la vision néo libérale sur le monde universitaire et, plus largement, sur les commentateurs de la vie économique ?

1. DE L’ECONOMIE POLITIQUE A LA SCIENCE ECONOMIQUE
-  Les fondateurs : Adam Smith, La main invisible, le marché, la division du travail ; David Ricardo, la valeur travail ; Jean-Baptiste Say, l’offre et la demande. La problématique : comment se répartit la richesse produite entre rente, profit, salaire ? Entrepreneurs et salariés contre rentiers, nobles et propriétaires. Mais Karl Marx : le dernier des classiques. Pousse la logique de la valeur travail à sa limite. Plus-value, exploitation du prolétariat.

-  L’école libérale : on remplace la valeur travail par « l’utilité » (Bentham, Stuart Mill), et on recherche les conditions d’un équilibre général de l’économie. Economistes-ingénieurs-mathématiciens : Walras, Jevons, Pareto , Alfred Marshall.  Mais la crise de 1929 : inspire la réflexion de John Maynard Keynes (La Théorie générale). Macro économie + déséquilibre persistant des marchés.

-  L’après-guerre : domination des idées keynésiennes, relance par l’investissement public, plan Marshall, croissance forte (Trente glorieuses). Mais fin du « modèle » soviétique et affaiblissement des idées marxistes.

-  Le retour en force du néo-libéralisme dans les années 1980 : absorption de la théorie keynésienne par la théorie néo-classique qui s’impose dans les universités américaines (Milton Friedmann, Paul Samuelson) et qui imprègne les politiques économiques (Reagan, Thatcher) : le marché a toujours raison, TINA. Création du « prix Nobel d’économie » en 1969

L’économie a élargi son objet : au départ étude de la production et de la répartition des richesses, elle est devenue la science de « l’utilisation optimale de ressources rares », selon la définition de L. Robbins : l’économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs. D’où : économie du mariage, de la justice....

2. DES METHODES CONTESTABLES

Les méthodes utilisées par l’analyse économique contemporaine sont-elles logiquement fondées, notamment en ce qui concerne les hypothèses de départ, la logique qui sous-tend les démonstrations ou les prévisions auxquelles elle conduit ? 

-  Hypothèses

Dans toute science, il existe des hypothèses simplificatrices, heuristiques (qui permettent de faire avancer la recherche) : modèle de Newton à une seule planète pour faire fonctionner la loi de la gravitation.

Dans la théorie économique néo-classique, les hypothèses utilisées sont souvent très éloignées du monde réel.

Deux hypothèses fondamentales :

*     L’individualisme méthodologique : l’homo oeconomicus est un être rationnel, parfaitement informé, qui cherche en permanence à maximiser sa satisfaction. Pas de groupes sociaux, pas d’interaction entre l’individu et l’ensemble de la société.

*      La concurrence pure et parfaite, indispensable pour un marché efficient : homogénéité des produits, atomicité de l’offre et de la demande (aucune entreprise n’influence le marché), libre entrée et libre sortie, libre circulation des facteurs de production, information parfaite des offreurs et demandeurs.

*      La monnaie : un simple voile, un instrument d’échange qui facilite les transactions. Pas de spéculation monétaire.

*    La loi de Say : l’offre crée sa propre demande...

Certaines hypothèses sont vraiment très éloignées de la réalité :

*      Le marché du travail : plus le salaire est haut, plus les salariés « offriront » leur travail. Si le salaire baisse, certains salariés « se retirent » du marché du travail... Que font-ils alors ? De quoi vivent-ils ?

Rappel de l’article de Franco Modigliani Prix Nobel en 1985 sur les retraites

Rappel de l’affirmation de Milton Friedmann : «  Les théories véritablement importantes et significatives ont des hypothèses qui représentent très imparfaitement la réalité. » Qu’importe que les hypothèses fonctionnent pourvu qu’elles permettent de faire des prévisions !

-  Méthodes

Utilisation fréquente de statistiques, qui sous-tendent des « modèles » censés représenter le fonctionnement de l’économie, mais ne font que prolonger les tendances sans anticiper les ruptures significatives. Pb des corrélations et de la « tierce cause ». Pb de la construction des données : exemple de la notion de croissance.

Utilisation abusive du langage mathématique, notamment depuis les années cinquante et l’entrée en force des économistes « mathématiciens ». (Exemple de Nash, Nobel 1994). Article typique de revue économique.

En fait deux difficultés logiques majeures :

*      Les problèmes d’agrégation : l’économie part d’un comportement micro économique (les préférences d’un individu entre deux biens) et tente de généraliser à l’ensemble   des consommateurs. Par exemple, la courbe de demande : quand le prix d’un bien baisse, le consommateur achète plus de ce bien. Oui pour un bien (et encore...). Mais pour deux biens ? Pour n biens ? Et le revenu du consommateur ?  pour passer des préférences individuelles des consommateurs à une courbe de demande collective le théorème de Sonnenschein-Mantel-Debreu (SMD) montre qu’il faut remplir deux conditions : tous les consommateurs  ont le même ensemble de préférences ; les préférences ne varient pas avec le revenu

*      Les problèmes de dynamique : l’économie néo-classique ignore le temps. Elle fait de la statique comparative et étudie les conditions pour atteindre un équilibre. Mais l’économie est caractérisée par un déséquilibre permanent. La mathématique utilisée est principalement linéaire ; elle laisse de côté des avancées théoriques importantes comme la théorie du chaos.

-  Prévisions
Modèle économétriques : prévoient les évolutions à très court terme, à condition que les conditions évoluent très peu. Extrapolations sophistiquées aux résultats souvent contestables.

Mais surtout, la théorie est incapable de prévoir les crises majeures, pourtant fréquentes et régulières depuis la révolution industrielle. Exemple de la crise de 1929 avec Fisher et de celle de 2008 avec Ben Bernanke. C’est comme si la météorologie prédisait le retour imminent du beau temps et était incapable de prévoir les typhons et les tornades !  

En fait, ce que « démontre » à longueur d’articles la théorie néo-classique, c’est que les forces du marché conduisent au meilleur fonctionnement possible d’une économie ; toute intervention (Etat, syndicats) ne peut qu’éloigner de la situation optimale.

3. LES RAISONS D’UNE HEGEMONIE

Alors pourquoi une telle hégémonie de  la « science économique » néo-classique dans le monde universitaire, non seulement anglo-saxon mais également français ?

·         Les institutions scientifiques (universités, centre de recherche) ont leurs règles propres de validation et de recrutement qui favorisent l’école de pensée dominante. Exemples des grandes revues (toutes anglo-saxonnes) à comité de lecture ; de l’affaire de la section « Economie » du Conseil national des universités ;

·         Interventions de plus en plus fréquentes des grandes entreprises (banques, multinationales) dans le financement des chaires d’économie. Déjà le cas aux USA. Maintenant en France : cas de l’école d’Economie de  Toulouse où les entreprises privées financent presqu’à la même hauteur que l’Etat ; Dauphine : la chaire « assurances et risques majeurs » financée par Axa, « Santé, risque, assurance » par Allianz. Pb des salaires de complément versés aux enseignants et des facilités de recherche.


·         Les « experts » économiques qui interviennent dans les média et contribuent à façonner l’opinion publique sont souvent à la frontière du monde des affaires et du monde universitaire. D’où des conflits d’intérêts...Exemples  Olivier Pastré (France Culture) mais aussi actionnaire/gestionnaire de Viveris management qui a des intérêts importants en Tunisie et qui a connu quelques ennuis avec l’AMF... dont Pastré est membre du conseil scientifique ! Jean-Hervé Lorenzi : prof d’économie à dauphine, ancien conseiller industriel d’Edith Cresson... mais aussi pilier de la Compagnie financière Edmond de Rotschild, membres de multiples conseil d’administration (Euler-Hermes, BNP Paribas Cardif....)

Mentionner Inside Job, documentaire américain sur la crise de 2008.

En conclusion : loin d’être une science dure, comparable à la physique, l’économie dominante est une « pré-science », imprégnée d’idéologie. Au mieux une science humaine avec toutes les fragilités et les incertitudes que cette notion implique, sans lui ôter pour autant la place centrale qu’elle occupe dans l’analyse de nos sociétés contemporaines.

On nuancera le tableau en constatant que la crise de 2008 a favorisé l’émergence d’une nouvelle génération d’économistes qui s’efforcent de développer de nouvelles lignes de pensée (par exemple : Piketty ou Keen) et a permis la création de règles déontologiques visant à éviter les dérives les plus graves.