Des bio-solutions pour l’agriculture
La
protection des cultures tient une place à part vis-à-vis des attentes
sociétales, les pesticides figurant parmi les risques les plus perçus par le
grand public. Cette inquiétude régulièrement relayée par les médias représente
le premier risque alimentaire cité par les français loin devant les
déséquilibres nutritionnels (alimentation trop grasse ou trop sucrée), les
allergies alimentaires ou le risque de contamination microbienne des aliments.
Elle écorne durablement l’image de l’agriculture française souvent assimilée à
une activité polluante et parfois jugée préjudiciable vis à vis de la santé
humaine. Le débat est ouvert et les échanges souvent houleux.
Noyées
dans le flot des critiques et des anathèmes qui s’abattent sur la protection
phytosanitaire, l’arrivée croissante d’innovations d’origine naturelle et, pour
certaines, le large succès qu’elles connaissent dans ce domaine peinent à se
faire entendre. Et pourtant, dans l’ignorance des medias, des consommateurs que
nous sommes et parfois même d’une partie du monde agricole, ces solutions
alternatives ou complémentaires aux produits phytopharmaceutiques traditionnels
montent rapidement mais silencieusement en puissance.
Regroupées
sous le terme de « bio-solutions », elles font appel à des modes
d’action très variés, souvent étonnants voire
passionnants. Investissant toutes les cultures, s’affranchissant de
nombreuses contraintes environnementales ou toxicologiques propres aux
pesticides conventionnels et s’appuyant sur une très large variété de modes
d’action originaux et surprenants, ces bio-solutions ouvrent progressivement un
nouvel horizon de la protection des cultures sans pour autant remplacer
l’agrochimie traditionnelle qui présente d’autres atouts et engage également
ses propres démarches de progrès.
Si
ces bio-solutions cumulent de nombreux avantages pour le producteur comme pour
le consommateur, nous verrons cependant que le succès que l’on peut leur
souhaiter sera largement dépendant d’une prise de conscience de leur potentiel
mais aussi de leurs limites ainsi que du bon usage que l’on saura en faire.
Alors ? Evolution ou
révolution de la protection des cultures ? Nous tenterons d’y répondre lors de la présentation-débat
qui se tiendra le jeudi 5 janvier à 19h00 à la Fruitière Numérique de
Lourmarin.
Thierry Castel
Biologiste