Didier VOLA – Institut de Radioprotection et de Sûreté
Nucléaire
2011 – 2016. 5 ans après la catastrophe de Fukushima et la
fusion du cœur nucléaire de 3 des 5 réacteurs, des défis scientifiques et
humains importants restent à relever qui concernent la reprise en main des
installations, la maîtrise des rejets radioactifs et la protection de l’environnement,
la remédiation des territoires contaminés et l’accompagnement du retour des
populations dans les zones évacuées. Si des progrès considérables ont déjà été
accomplis, ce chantier aux défis et aux moyens hors-normes devra se poursuivre
pendant plusieurs décennies avant de pouvoir démanteler les réacteurs endommagés
et de décontaminer la plupart des territoires affectés.
Actuellement les cœurs des réacteurs sont
refroidis par des systèmes d’injection d’eau fiabilisés mais les pertes
d’étanchéité des différentes barrières de confinement des réacteurs imposent de
pomper, de retraiter et de stocker des quantités d’eau considérables. Avant de
démarrer le démantèlement des réacteurs, les opérateurs japonais devront
solutionner les pertes d’étanchéité des bâtiments et surtout retirer le
combustible dégradé. Le retrait du combustible demandera des solutions
technologiques nouvelles qui restent à développer et imposent de progresser sur le diagnostic des
situations réelles dans chacun des trois réacteurs endommagés.
Cinq ans après la catastrophe, la décroissance de
la radioactivité et d’énergiques actions concertées de décontamination ont
permis le retour de la population évacuée dans quelques villages. Ces chantiers
de décontamination des lieux de vie et des terres agricoles vont se poursuivre
en générant une quantité de déchets gigantesques qui nécessite le développement
de filières de stockage et de retraitement spécifiques. Enfin un suivi en
radioprotection et un travail d’accompagnement personnalisé considérable est
nécessaire pour permettre le retour d’ici quelques mois de 30000 des personnes
déplacées.
Après la présentation d’une courte vidéo rappelant
les circonstances et le déroulé des accidents de Fukushima, la présentation
s’attachera à proposer un panorama de la situation et de la feuille de route
mise en œuvre par les opérateurs et le gouvernement japonais pour parvenir au
démantèlement et à la décontamination des territoires.
Par Didier VOLA,
Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire
- Cadarache. Après un thèse sur la caractérisation des instabilités dues au
frottement pour Renault, il intègre le CEA puis l’IRSN pour travailler
successivement sur la modélisation du comportement des fluides viscoplastiques
en collaboration avec des vulcanologues et l’IFPEN puis sur la simulation des
incendies. Il prend finalement la direction d’un laboratoire de recherche en
physico-chimie des radioéléments à l’IRSN. Récemment il a pris en charge la
coordination à l’IRSN des activités de R&D sur les accidents graves pour
les installations de fission mais aussi de fusion dont ITER.