Pourquoi s’intéresser aux
fourmis et à leur vie en société ?
Parmi
les 12 000 espèces de fourmis, il existe une grande variété de comportements,
mais toutes ces espèces sont eusociales, terme qui signifie :
·
une division et spécialisation des rôles entre les membres, dont une
caste reproductrice
·
la cohabitation de différentes générations
·
une forte cohésion des membres (échange d'information et de matière
entre les individus)
·
un soin aux jeunes collectif.
Les
sociétés de fourmis sont capables de comportement collectifs d’une grande
complexité :
·
fourragement et culture champignonniste
·
élevage de pucerons
·
construction de nids très sophistiqués dans le sol, dans les arbres ou
encore par amas chez la fourmi magnan.
Elles
ont aussi ont développé des interactions très complexes avec le monde vivant :
·
développement symbiotique avec les plantes (arbres) et avec les
champignons
·
relations d’interdépendance avec de nombreux insectes allant du
mutualisme au parasitisme, voire à l’esclavage
·
relations de prédation dans les deux sens (incluant « la
guerre ») avec des mammifères, des insectes, des arachnides, des serpents,
des oiseaux.
Les
fourmis ont fait preuve, depuis 100
millions d’années, d’un succès écologique étonnant : elles sont présentes
sous tous les climats, sous toutes les géographies. Succès tel que la masse
totale des fourmis sur terre représenterait 10 % de la masse totale de
l’ensemble des êtres vivants.
Comment expliquer un tel
succès ?
D’où
vient cette aptitude à la complexité des
sociétés de fourmis ? Comment l’évolution a-t-elle sélectionné ces
comportements collectifs ?
·
Peut-on parler « d’intelligence », voire de culture ? Au
niveau de l’individu ou de la société ?
·
Les comportements collectifs sont ils liés au mode de communication
(communication chimique par phéromone) ? Sont-ils liés à l’existence de
castes ?
·
Sont-ils liés aux particularités
de la reproduction des fourmis (l’altruisme sexuel des fourmis a été une énigme
pour Darwin)
·
Quelle réponses la sociobiologie offre-t-elle avec notamment les
concepts d’auto-organisation et d’émergence ?
Au delà des références classiques et passionnantes (JH. Fabre,
M. Maeterlinck, …), l’entomologie a connu,
depuis une trentaine d’années, un développement spectaculaire par
l’utilisation des technologies de la biologie moléculaire et de la génétique.
C’est sur la base de publications de ces nouveaux chercheurs que nous ferons
notre présentation (principalement Edward O. Wilson, Bert Hölldobler, Serge
Aron, Luc Passera).
Martin Videcoq
Entomologue amateur passionné
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